C’est un jour comme un autre ou presque.
Ce jour-là, je réalise que je suis un drôle d’oiseau, comme tout le monde. L’écologie, j’y pense un peu, parfois. Je me demande à quoi ressemblera le pied à terre de mes vieux jours. Je me demande si mes petits-enfants auront encore un coin de verdure pour user leurs belles chaussures. Ils ne sont pas nés et j’ai déjà peur pour eux.
Ce jour-là, je regarde à la hâte mon compte bancaire. C’est moi ou la canicule est en avance ? Ils me font bien rire avec leur « prenez le temps de faire votre budget » ! Ce n’est pas une question de temps mais d’humeur. Pas envie de voir que tout part pour la voiture, pour la maison etc.
Moi, je suis de ces gens qui aimaient bien le gros bonhomme et son nez rouge.
« Gagner sa vie ne vaut pas le coup attendu qu’on l’a déjà. » (Coluche).
Ça ne vous arrive pas à vous de vous demander à quoi ça sert tout ça ?J’essaie de ne pas y penser. Je déteste ce qui démoralise !
C’est dans cette humeur morose que je vais, quasiment à l’insu de moi-même, me poser cette drôle de question : « et si pour devenir plus riche, il « suffisait » de dépenser moins ? ». Ce n’est que plus tard que je vais comprendre que c’est en dépensant moins et mieux que je participe à sauver notre planète.
Ce jour-là, je suis bien loin de ces considérations. C’est un problème de fierté qui me pousse à la prise de conscience : la visite imprévue de ma mère !
Vous vous demandez quel est le rapport ?
Ce jour-là, mon appartement ressemble à quelque chose entre la brocante et une avant-veille de déménagement. Il est encombré de tous ces objets que j’ai achetés au cas où, parce qu’il y avait une promo, parce que ça rendait tellement bien sur le buffet de ma meilleure amie, parce que ça été utile à mon frère…à quatre reprises en sept ans…
En résumé, c’est le désordre !
Ce n’est pas la première fois mais d’ordinaire, personne n’est là pour s’en apercevoir. D’ordinaire, mon image n’en prend pas un coup. Ma fierté vaque à ses occupations.
Ce jour-là…
C’est un peu triste me direz-vous d’avoir honte devant sa mère.
La mémoire d’une maman habite dans son cœur, elle doit se souvenir encore des jouets un peu partout, abandonnés au fil des histoires, des accidents de coloriage par ci, par là. Elle doit se souvenir encore de ces chaussettes sans jumelle accumulées au fil du temps, le joli patchwork décousu d’un orteil.
Elle a l’habitude.
Oui. Mais non. Je ne sais pas pourquoi, mais je vois ma vie défiler. Et dans l’entrée, face à ma mère, j’ai l’impression d’être débordée, submergée. En échec quoi. Oui rien que ça. Alors, bien sûr, je me confonds en excuses. Mais ma mère prend ma main et me répond : « tu sais, je suis juste venue passer un moment avec toi. »
C’est fou comme les phrases les plus simples peuvent bousculer une vie…
Vivre le moment. Ce jour-là, au milieu du bric à brac, je me suis sentie envahie par tous ces objets, à tel point que j’ai décidé de changer la donne. Jamais plus je ne leur laisserai me gâcher la fête des petits bonheurs.
C’est comme ça, ni pour sauver la Terre, ni pour limiter l’hémorragie financière, que j’ai basculé dans le minimalisme. Et c’est donc par fierté que, petit à petit, j’ai moins dépensé.
Sommaire
1/ le plus important, c’est justement d’avoir une bonne raison !
C’est de la raison que dépendra l’envie et le succès. Vous savez comment sont les êtres humains ? Ils ont besoin de porter un regard P-O-S-I-T-I-F sur l’avenir !
J’avais clairement un problème avec le fait d’acheter. Une sorte d’addiction. Je le sais bien, mon cas n’est pas isolé.
Posséder nous rassure. L’objet est même devenu un moyen de rapprochement, un véritable arme de sociabilisation. Posséder ? C’est la liberté de changer d’avis comme de chemise, c’est l’option facile pour ne pas se lasser sans la fatigue d’entretenir. C’est la folie de tous les possibles, du renouveau. Il est donc tout naturel que le minimalisme semble de prime abord effrayant, déprimant et pire encore.
Seul un argument de poids peut contrecarrer l’ivresse de la nouveauté. Si dès le départ, si vous choisissez une raison qui ne vous convainc pas totalement, vous n’arriverez pas à changer votre mode de consommation.
La raison est la toute première étape du processus !
Oui je l’assume, ma raison ! Pouvoir accueillir n’importe qui à l’improviste dans mon « chez moi » libéré du désordre, de l’encombrement. Ne plus craindre le jugement d’autrui. Remettre l’importance de l’apparence à sa place d’antan. Choisir de consacrer du temps aux fourneaux plutôt qu’au ménage pour retrouver la joie de la bonne franquette.
Ne pas passer ma soirée à me demander ce qu’ils ont pensé en voyant le « bazar ». Savoir qu’ils ont passé un bon moment avec moi, avec 100% de moi.
J’insiste, mais vous devrez être fiers de votre raison ! On vous demandera forcément comment tout a commencé !
2/ Justement… par où continuer ?
Tout dépend de votre raison !
Attachez-vous à ce qui compte le plus pour vous. Vous serez ainsi plus motivés pour la première phase du changement et les résultats bien réels vous donneront envie d’aller plus loin !
Il existe plusieurs méthodes de référence dont vous pouvez vous inspirez. Il vous faut au moins organiser ce changement de vie, sans quoi vous serez très rapidement démotivés !
Suivez le guide !
2.1/ en cassant votre rapport à l’objet pour moins acheter par la suite : l’essence du minimalisme !
C’est par ce biais que j’ai commencé à dépenser moins : en prenant conscience de l’inutilité de nombreux objets autour de moi.Le désencombrement m’a permis de prendre conscience de leur quantité ! Je réfléchis désormais davantage avant d’acheter.
2.1.1/ le « 30-Day Minimalism Game » des mentors américains du minimalisme : Fields Millburn et Ryan Nicodemus !
Il s’agit de vous lancer un défi ludique de désencombrement en 30 jours. Il vous faut trouver d’abord un camarade de challenge (ou plusieurs).
Concrètement, vous devez vous séparer d’un objet le premier jour du challenge. Puis de deux objets le deuxième jour. Et ainsi de suite. Celui qui réussit le challenge le plus longtemps a gagné. Si vous relevez le défi sur trente jours, votre nid sera ainsi allégé de près de 500 objets ! Incroyable, n’est-ce-pas ?
Au début du challenge, l’exercice paraît facile mais lorsqu’au quinzième jour, vous devez vous débarrasser de 15 objets, l’affaire se corse. Il est donc impératif de fixer avec votre camarade de jeu une récompense ultra motivante (mais pas matérielle évidemment) pour le vainqueur.
Pensez également au sort que vous réservez à ces objets : s’ils font le bonheur de quelqu’un d’autre, votre challenge aura un sens encore plus grand et ses bienfaits seront plus visibles.
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Naturellement, il est impensable de les jeter. Vous devez les trier, les vendre ou les donner.
Le petit plus, c’est que ce challenge est largement suivi sur les réseaux sociaux, vous pouvez donc partager vos joies et vos difficultés.
Vous trouverez les explications sur le site « The minimalists »
2.1.2/ la méthode Konmari mais dans une version plus « écolo »:
C’est LA méthode RADICALE du désencombrement. La méthode la plus dirigée vers la personne puisqu’elle se concentre sur la notion de bonheur. Vous vous accordez une journée durant laquelle vous vous débarrasser de tous les objets qui ne vous rendent pas profondément heureux.
Dans la version originale, Marie Kondo préconise de tout jeter dans des sacs sans réfléchir pour que le processus soit le plus rapide. Mais par les temps qui courent, pensez plutôt à regrouper les objets par catégorie et à les amener à Emmaüs par exemple.
Si vous voulez que le désencombrement soit rapide, le don est votre meilleure option !
2.1.3/ Vous avez besoin de méthodes plus souples ?
Vous pouvez organiser votre désencombrement en plusieurs étapes :
- soit en y consacrant la même durée chaque jour ;
- soit en vidant une pièce après l’autre.
Vous pouvez aussi décider qu’aucun objet ne doit traîner. Tout ce que vous gardez devra alors tenir dans les meubles et caisses existants. Pratique pour le ménage, n’est-ce-pas ?
Quelle que soit la méthode, après le désencombrement, vous allez économiser du temps et de l’argent !
Vous utiliserez une moins grande quantité et variété de produits d’entretien.
Vous pourrez utiliser une partie de l’espace libéré pour stocker des denrées non périssables achetées en grande quantité avec un coût de revient final beaucoup plus intéressant.
Vous pourrez constituer une cagnotte avec la vente de ce que vous n’utilisez plus.
Et vous aurez la sensation de respirer à nouveau. Vous serez au centre de votre espace de vie concentrés sur ce que vous apporte le plus de bonheur.
Vous pourrez aussi revisiter certains objets du quotidien, leur trouver un nouvel usage. Des pots vides en bois feront par exemple de merveilleuses cabanes à décorer pour les figurines de vos enfants !
2.2/ en acceptant que le temps c’est de l’argent et que ça vaut donc le coup de miser sur le temps !
Et ça fonctionne pour tous les domaines de votre budget ! La version moderne du « Carpe Diem » en sorte !
2.2.1/ la nourriture
Il est certes agréable de sortir au restaurant, de s’installer à table sans devoir préparer le repas. C’est aussi une manière de faire vivre les chefs qui régalent nos papilles. Mais le tarif est bien plus salé que la succulente coquille Saint-Jacques façon(s) Philippe Etchebest.
En réduisant vos sorties au restaurant, vous pouvez rapidement faire des économies.
Et il est tout à fait possible de passer un super moment entre amis sans passer des heures et des heures à cuisiner ! Optez donc pour le mode alimentaire très tendance : le « potluck » ou « repas partagé ». Chaque convive contribue au repas. Ambiance garantie !
Venons-en à la pire habitude gastronomique qui soit : les plats cuisinés. C’est un fait : vous gagnez du temps puisqu’il suffit de les réchauffer et souvent en un temps record puisque votre micro-ondes suffit. outre leur qualité nutritionnelle et sanitaire, ils coûtent affreusement cher !
Comment faire ? Vous trouverez 10 astuces imparables dans cet article. Notre coup de coeur niveau conseils !
2.2.2/ produits de beauté et d’entretien
J’ai sélectionné pour vous les articles que j’ai préférés lors de mes recherches. Les idées sont bien classées et les auteurs vous motivent vraiment à fabriquer vous-mêmes :
N’oubliez pas que vous utilisez ces produits au quotidien. Si leur prix ne vous paraît pas excessif, sur une année, ils représentent un montant que vous serez ravis de consacrer à « autre chose ».
2.2.3/ les vêtements
Je dois bien l’admettre, changer mes habitudes vestimentaires a été l’étape la plus éprouvante du processus.
Du moins au départ et pour plusieurs raisons :
- j’ai grandi au rythme des catalogues des 3 Suisses et la Redoute et donc des saisons vestimentaires. Alors que j’étais un garçon manqué, j’attendais avec impatience l’arrivée des photos de la prochaine collection. Il m’a donc toujours semblé évident qu’il était impossible d’employer les mêmes habits d’une saison à l’autre. Bref, j’étais totalement prise dans l’engrenage de la « fast fashion », la mode éphémère ;
- je suis toujours attentive aux périodes de soldes. Je dois l’avouer : oui je suis sensible à l’argument de la remise ! Mea culpa !
- je n’ai jamais à appris à coudre et j’ai l’impression (la conviction) que la couture est trop difficile pour moi ;
- je garde des habits juste pour le souvenir, j’ai une sorte d’attachement matériel ;
- j’étais très sensible à mon apparence et très exigeante envers moi-même. Mon look me paraissait un critère incontournable pour obtenir l’estime d’autrui.
Pour changer de regard sur l’importance de ma garde-robe, j’ai eu besoin qu’une amie relève le défi en même temps que moi. Nous avons d’abord réfléchi et je vous en livre le résultat (ça vous fera gagner du temps).
Ensemble nous avons pris conscience que :
- nous passons beaucoup de temps à consulter les sites et magazines de mode et ne résistons pas à la tentation. Nous avons donc décidé de remplacer cette habitude. À chaque fois que nous avions envie de surfer sur nos sites fétiches, nous avons envoyé un message à l’un de nos proches pour lui demander de ses nouvelles. En un seul mois, nous avons réalisé que nous avions perdu une part de complicité avec les personnes qui nous sont chères et avons reçu de leur part une grande attention. Nous n’avons rien acheté, avons économisé de l’argent tout en nous enrichissant humainement et émotionnellement ;
- nous sommes toujours attirée par le même style vestimentaire, nous avons tendance à acheter le même genre de vêtements et donc à remplacer ce que j’ai déjà par quelque chose qui lui ressemble. Nous avons envie de quelque chose de nouveau, mais pas trop. Nous en avons pris conscience : nous gaspillons ainsi de l’argent. C’est alors que nous avons découvert l’univers d’Angèle Paillier, couturière écoresponsable et créatrice du concept fil dream.. Customiser, participer à des ateliers coutures : autant de changements qui allaient booster nos pièces préférées et nous permettre de vivre des moments d’amitié nouveaux et intenses. Nous avons réalisé ensemble quelque chose qui avaient du sens !
- Prochaine étape : le tri de nos armoires par le vide puis l’application de la « garde-robe capsule ». C’est-à-dire ? Avoir par exemple 3 hauts, 3 bas, 3 paires de chaussures, 3 accessoires et s’amuser à les mixer.
2.2.4/ les jouets
Erratum. Moins dépenser pour les jouets est en réalité plus complexe que la challenge « dressing ».
Comment dire ? Les héros des dessins-animés ! Les stratégies « marketing » ! La surenchère des anniversaires ! La compétition avec les copains ! Le chantage au Père Noël ! Le terrible « travaille bien à l’école et (toutes les récompenses qui précèdent le) tu trouveras un travail bien payé » !
Comment diminuer le budget « jouets » alors qu’inconsciemment nous adoptons un mode d’éducation si matérialiste ? Un véritable casse-tête au départ !!!
Il a fallu revoir nos habitudes :
- trouver d’autres récompenses et ça a été plus facile que prévu car finalement nos enfants sont moins attachés au matériel que nous le pensons. Nous nous sommes inspirés de cet article formidable avant de développer notre propre mode de récompense ;
- apprendre à nos enfants à utiliser leurs jouets autrement : amener leurs figurines fétiches dans la forêt ou créer un décor avec un bas à eau, des pierres, des morceaux de bois, d’écorce etc. Vous l’aurez compris, il s’agit de jouer dans de nouveaux décors. Nous avons vite constaté un autre effet bénéfique à cette astuce : nous laissons les téléphones portables à la maison. Ainsi, nous jouons réellement en famille ;
- cesser d’acheter des jouets neufs ! Nous avons opté pour ce choix radical pour cesser de consulter les sites de jouets et contourner l’obstacle de la tentation. Mais vous pouvez tout aussi bien vous fixer un budget « jouet neuf » chaque mois. Nous chinons beaucoup ce qui permet aux enfants d’avoir des coups de cœur, de développer leur créativité et d’affirmer leurs goûts. Nous fréquentons également les boutiques de vente d’occasion qui appliquent généralement une réduction de 50% (par rapport au prix du neuf) pour des jouets récents et en parfait état. Les sites de vente d’occasion sont peu nombreux mais ils existent. Nous avons eu un coup de cœur pour le site Abracadabric.
Bien sûr, je pourrais vous parler d’énergie, de co-voiturage et d’astuces pour réduire vos factures d’électricité, mais je fais le choix de ne pas évoquer ces sujets.
D’une part, la part grandissante des taxes dans ces domaines limitent votre action. Et d’autre part, j’ai choisi des axes plus intimes de ma vie quotidienne parce que je savais que je pourrais rester motivée sur la durée.
Mais si vous avez des astuces, n’hésitez surtout pas à les partager avec les autres lecteurs ! Nous bâtirons alors ensemble un monde moins centré sur l’argent !
« Le seul intérêt de l’argent est son emploi ». (Benjamin Franklin).
Alors, prêt à revoir vos dépenses pour placer plus et mieux ?
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