Les articles parlant des secrets d’investissements de Warren Buffet font légion. Certains vont plus au fond des choses que d’autres. Beaucoup parlent de ses critères d’évaluation de sociétés et sa capacité à faire du « Stock picking » ou sélection de valeurs à fort potentiel.
Très peu ou pas, ne semblent avoir remarqué que son succès ne vient pas que de là mais surtout de sa capacité à se financer à très faible coût via ses compagnies d’assurance et à son utilisation de levier.
La principale raison de son succès est donc qu’il dirige une compagnie d’assurance.
Oui, c’est clairement un grand investisseur, cela ne fait aucun doute. Mais sa sur-performance vient du fait qu’il peut financer ses investissements au sein du pool de primes de ces compagnies d’assurance.
Sans effet de levier, cependant, les rendements de M. Buffett n’auraient pas été spectaculaires. Les chercheurs estiment que Berkshire a, en moyenne, augmenté son capital de 60 %, ce qui a considérablement augmenté le rendement de l’entreprise. Mieux encore, l’entreprise a pu emprunter à faible coût ; sa dette a été notée AAA de 1989 à 2009.
Cela veut dire quoi ?
Tout simplement que pour 100 de fonds détenus, Berkshire est investie à 160 donc 60 à crédit. Crédit qui ne lui coute pas cher.
La partie sous-estimé de l’effet de levier de Berkshire réside dans ses activités d’assurance et de réassurance, qui fournissent plus d’un tiers de son financement.
Je ne vais rien vous apprendre mais une compagnie d’assurance est une vraie cash-machine.
En effet, une compagnie d’assurance prend les primes à l’avance et paie les sinistres plus tard ; elle emprunte en fait à ses titulaires de police. Ce serait une stratégie coûteuse si l’entreprise sous-facturait les risques qu’elle prenait. Mais grâce à la rentabilité de ses activités d’assurance, les coûts d’emprunt de Berkshire auprès de cette source se sont élevés en moyenne à 2,2 %, soit plus de trois points de pourcentage de moins que le coût moyen de financement à court terme du gouvernement américain sur la même période.
C’est juste ahurissant qu’une société privée parvienne à se financer à moins cher que le gouvernement américain considéré comme la signature la plus sûre au monde.
De là découle donc la surperformance de Warren BUFFET : en empruntant à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché et en ayant des rendements boursiers en ligne avec le marché, il obtient un rendement de ses capitaux propres supérieur à celui du marché.
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Et c’est vraiment le grand secret des compagnies d’assurance.
C’est la première forme de levier financier que Buffett a utilisé.
Warren BUFFET a d’abord gagné beaucoup d’argent en tant qu’investisseur, oui, il en a fait beaucoup. Avec ses gains, il s’est lancé dans le business de l’assurance. Il a ensuite appliqué sa technique de placement, comme le décrit l’Economist, aux fonds de placement beaucoup plus importants que la compagnie d’assurance contrôlait.
Pour illustrer ça, imaginez, à titre d’exemple, que Buffett a surperformé le marché de 1 % chaque année. Imaginez qu’il commence avec un million de dollars. Au fil des décennies, il va devenir un homme très riche.
Mais changeons de perspectives et voyons les choses ainsi : s’il utilise le million de dollars pour acheter le contrôle d’une compagnie d’assurance avec 10 millions de dollars à investir, alors il obtient cette surperformance de 1 % sur ces 10 millions de dollars. Il va donc s’enrichir dix fois plus vite qu’en ne s’endettant pas pour acheter la compagnie d’assurance. Car bien sûr, la surperformance des placements revient à ceux qui sont propriétaires de la compagnie d’assurance.
Les chiffres de cet exemple sont entièrement inventés mais c’est le principe qu’il a suivi. Les excellents résultats de Buffett en matière d’investissement dépendent évidemment et clairement de la réalisation des bons investissements au bon moment, donc de son expertise.
Mais il a aussi été grandement aidé par ce double effet de levier : emprunt par l’entreprise elle-même et possibilité de financer les investissements à un coût inférieur au coût du marché et ensuite, le deuxième niveau d’effet de levier, l’achat des compagnies d’assurance.
Comment peut-on appliquer cette stratégie dans un portefeuille de particulier qui n’a pas la capacité à acheter un compagnie d’assurance et à se financer à moins cher que l’état américain ?
Cette analyse montre l’importance de l’effet de levier pour décupler la performance. Si on ne souhaite / ne peut pas avoir recours à l’effet de levier, il faut alors investir à long terme en ayant une allocation d’actif qui va évoluer en même temps que les cycles économiques.
C’est cette deuxième approche que j’utilise avec succès dans Boost Assurance-Vie.
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