La plupart des personnes actives ont commencé à travailler très jeune. Elles travaillent généralement 40 ans avant de prendre leur retraite. Pour finir, elles se retrouvent avec une retraite équivalente à 45 % de la moyenne des salaires de leurs 25 meilleures années de travail (pour les fonctionnaires). Le montant moyen d’une pension est de 1 376 euros pour une personne seule et 2 426 euros pour un couple. Pourtant, à mesure que les années passent, cette pension de retraite s’évapore. Plusieurs raisons expliquent cela : hausse de la CSG, de la TVA, inflation, gèle de la revalorisation des pensions de retraite et augmentation du coût de la vie. Découvrez dans cet article comment booster son pouvoir d’achat à la retraite.
Sommaire
Comment le pouvoir d’achat est-il mesuré ?
D’après le gouvernement en place, le pouvoir d’achat des français augmentera en 2019. Il explique cela par la baisse des cotisations salariales et d’impôts. Pourtant, l’opposition estime que le pouvoir d’achat sera au contraire à la baisse. Elle tient pour cela compte de la hausse de CSG, du diesel et du tabac. Il n’est pas facile de trancher sur ces points de vue. En revanche, le débat fait ressortir la notion de pouvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat représente la quantité de biens et services qu’on peut s’offrir avec les moyens financiers dont on dispose. Il est fonction de deux paramètres :
- Le revenu disponible, qui peut être augmenté ou baissé par des mesures fiscales ;
- Le prix des produits sur le marché, qui évolue aussi dans le temps (inflation ou déflation).
1. Comment mesurer l’argent dont on dispose ?
Le revenu brut disponible (RBD) correspond : aux salaires ou revenus d’activité et du patrimoine (intérêts, dividendes) + prestations sociales (pension de retraite, indemnités chômage, allocations familiales), diminués des cotisations sociales et des impôts directs (CSG, CRDS, taxe d’habitation, impôt sur le revenu). Il s’agit du flux d’argent qu’un foyer perçoit chaque mois. Cet indicateur permet de mesurer le PIB (produit intérieur brut) du pays. Il ne correspond pas réellement à la comptabilité des individus. Ce qui entraîne un décalage au niveau de l’interprétation.
En effet, cet indicateur ne tient pas compte des variables suivantes :
- Les évolutions démographiques : Le RBD se calcule sur l’ensemble des ménages. Or, le nombre de ménages se développe rapidement, ce qui réduit le montant du RBD. Il serait donc plus intéressant d’étudier le niveau de vie selon la composition du ménage.
- Les revenus et loyers imputés : Les loyers que verse un locataire sont déduits du PIB. En revanche, pour les propriétaires vivant dans leur propre logement, un loyer fictif est comptabilisé sur le RBD. C’est également le cas pour les assurances ou les services d’intermédiation financière des banques.
- Les emprunts immobiliers : L’achat d’un logement n’est pas comptabilisé comme une dépense courante, mais plutôt comme un investissement. Le remboursement de l’emprunt immobilier est décompté du RBD puisqu’il sert à se constituer un patrimoine. En revanche, les intérêts d’emprunt sont considérés comme des dépenses.
En outre, certains services gratuits ou en nature ne sont pas non plus imputés au revenu brut des foyers. C’est le cas de l’éducation qui est comptabilisé dans un autre indicateur : le revenu disponible ajusté. Qui lui, est moins souvent utilisé.
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2. Comment calculer ses dépenses ?
L’indice des prix à la consommation (IPC) publié par l’Insee tient compte des soldes et promotions. L’Insee se charge de récolter chaque mois, les prix de 160 000 produits dans le pays et 40 000 tarifs de services (transport, énergie, etc.) auprès d’organismes régionaux ou nationaux. Le calcul se fait sur la base d’une méthode internationale. Celle-ci prend en compte la répartition par poste de dépense (alimentation, services, etc.).
L’IPC permet de mesurer le taux d’inflation et constitue la base pour revaloriser les pensions alimentaires, le SMIC, les pensions ou loyers. Il présente cependant les limites suivantes :
- Il ne tient pas compte des profils hétérogènes : Le panier de produits choisi par l’Insee n’est pas représentatif de tous les cas : étudiants, couples, retraités, urbains, ruraux, etc.
- La sous-estimation du logement : L’acquisition d’un bien immobilier est considéré comme un investissement, il est décompté dans l’IPC. Tandis que les loyers des locataires y sont compris, ce qui diminue le poids de ce poste. Pourtant en réalité, le logement est souvent la première dépense des ménages.
- Les biais de perception des consommateurs : Les consommateurs remarquent davantage l’augmentation des prix de produits qu’ils achètent régulièrement : alimentation, cigarettes, essence, etc.
- L’effet qualité des produits : Il y a constamment de nouveaux produits qui remplacent les anciens, tout en entraînant une augmentation des prix. Cette entrée de produits hauts de gamme explique la hausse des prix des produits de consommation (étude réalisée par l’Insee en 2004).
Pour finir, il y a des dépenses non négociables comme : remboursement de crédits, chauffage, frais de télécommunication, banques et assurance, etc. Des dépenses qui représentent le tiers du budget des ménages.
3. Pouvoir d’achat : Les retraités lésés ?
Une question qui anime les débats dans la rue comme dans les médias. Les retraités se plaignent des nouvelles réformes du gouvernement. Tandis que les travailleurs voient leur salaire net augmenter avec la baisse des cotisations, les retraités se disent oubliés. Condamnés à voir leur pouvoir d’achat baisser. En effet, la baisse des cotisations sociales pour les salariés s’accompagne d’une hausse de 1,7 point de CSG. Ce qui pénalise tout particulièrement les retraités. Sans compter que le gouvernement prévoit une sous-indexation des pensions pour les années 2019 et 2020. Aussi, les pensions n’augmenteront plus que de 0,3 % par an, peu importe le niveau de l’inflation.
Des mesures qui alimentent les protestations des retraités qui verront leur pouvoir d’achat diminuer. Les raisons sont nombreuses : Moindre revalorisation des retraites complémentaires, cotisation supplémentaire sur les pensions, décalage des dates de revalorisation, etc. Cela a d’autant plus d’impact sur les retraités que ceux-ci ne peuvent espérer une augmentation de salaire pour compenser ce déficit. Pour eux, la baisse de leur pouvoir d’achat est définitive.
9 astuces pour booster son pouvoir d’achat
Salarié ou indépendant, il vous est possible d’évaluer le futur montant de votre retraite. Il existe en effet des simulations en ligne au moyen d’outils dédiés. Le calcul s’effectue en fonction de : votre âge, sexe, revenus, situation familiale et professionnelle et du nombre de trimestres cotisés. A l’issue du calcul,vous serez en mesure d’appréhender les revenus dont vous disposerez une fois à la retraite. Il est vrai que votre train de vie changera, mais vous devez rajouter les nouvelles dépenses pour : la santé, les loisirs, voyages, etc.
Voici quelques astuces pour booster votre pouvoir d’achat à la retraite :
1. Cumuler un emploi avec sa retraite
Les retraités dépendant du régime général et des régimes Agirc et Arrco peuvent prétendre à une activité professionnelle. Cela, sans pour autant remettre en cause leur droit à la pension. Il vous suffit pour cela de reprendre une activité salariée ou encore attendre d’avoir atteint l’âge légal de la retraite. Vous devrez également totaliser le nombre de trimestres requis et faire valoir vos droits à une retraite à taux plein. Par contre, vous cotisez à fonds perdu.
Dans certains cas, le cumul intégral n’est pas possible. En revanche, le principe de la reprise d’une activité professionnelle l’est, passé 6 mois. Toutefois, il existe un montant plafond autorisé pour le cumul. Pour un salarié, le revenu professionnel ne devra pas dépasser le reliquat entre la moyenne des 3 derniers salaires (ou 1,6 fois le smic) et la moyenne des pensions retraite. Ce plafond varie selon les régimes de retraite souscrits. Si vous dépassez ce plafond, le montant de votre pension subit un ajustement à concurrence. Faute de quoi, la sécurité sociale se réserve le droit de suspendre le versement de la pension.
A lire : Clause bénéficiaire assurance-vie : Comment la rédiger ?
Notez que, depuis le 1er janvier 2015, pour bénéficier du cumul emploi-retraite vous devez avoir rompu tout contact professionnel avec votre ex employeur. De plus, vous devrez avoir liquidé toutes vos pensions de retraites, tous régimes confondus. Cela, que ce soit en France ou à l’étranger.
2. Choisir le bon moment pour effectuer son rachat de trimestres
Le rachat des trimestres est une solution qui vous permet de partir à la retraite à taux plein à l’âge légal. Par cette opération, un salarié a la possibilité de racheter par exemple des années d’étude validées par un diplôme ou des trimestres d’années incomplètes. Cela est toutefois possible dans la limite de 12 trimestres. De plus, ces versements sont déductibles des revenus imposables sans aucune limite (hormis les plafonnements des niches fiscales). Vous disposez également d’un report possible d’un déficit éventuel pendant 6 ans.
En revanche, il s’agit d’une mesure coûteuse. Les tarifs sont calculés d’après :
- l’option de paiement que vous aurez choisie (cash ou en échelon)
- vos revenus
- et votre âge lors de la demande.
Aussi, avant d’y avoir recours, prenez le temps de comparer le surplus de pension généré par le rachat avec son amortissement dans le temps.
3. Augmenter son pouvoir d’achat : Acheter sa résidence principale
La plupart des futurs retraités s’inquiètent de ne pas disposer d’une habitation une fois inactif. En effet, devoir régler un loyer (voir un remboursement) alors que vos revenus diminuent pèserait lourdement sur vos finances. Ainsi, l’acquisition d’une résidence principale pendant vos années actives est bénéfique. Vous supprimerez le poste de dépense relatif au loyer et remboursement de l’emprunt immobilier. Ce qui vous permettra de percevoir une pension de retraite nette de toute charge, hormis celle de l’entretien du logement. Sans oublier que vous pouvez revendre votre logement et acheter un plus petit. Vous pourrez ainsi employer le reliquat en rente viagère ou l’investir dans l’immobilier locatif pour percevoir des revenus récurrents.
4. Ouvrir un PEA ou un PEA-PME
Ces produits vous permettent de sortir en rente viagère exonérée d’impôt sur le revenu après 8 ans. En contrepartie, vous devrez payer 2 fois les prélèvements sociaux. Premièrement lors de la conversion de votre capital en rente. Vous serez alors prélevé sur la totalité des gains accumulés depuis l’ouverture de votre plan. Ensuite, le prélèvement s’effectuera chaque année sur les arrérages. Cependant, le calcul de ces prélèvements ne concerne qu’une fraction de ces versements. Une fraction qui dépend de votre âge lors de la liquidation de la rente : 40 % pour une sortie entre 60 et 69 ans et 30 % à partir de 70 ans.
5. Réaliser des prélèvements défiscalisés sur son assurance-vie
Investir en assurance-vie est le meilleur placement pour se constituer un complément de revenu retraite. Cela parce que vous pouvez récupérer votre épargne sous forme de capital. Passé les 8 premières années, vos revenus bénéficient d’une fiscalité avantageuse : 7,5 % après un abattement de 4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple (marié ou pacsé). Les prélèvements sociaux s’effectueront au taux en vigueur.
Par ailleurs, vous pouvez envisager la solution des retraits programmés. Ces derniers présentent l’avantage suivant : le capital non retiré continue de produire des intérêts avec un abattement chaque année. Opter pour une sortie en rente viagère est également possible. Dans ce cas, la tranche imposable est dégressive dépendamment de l’âge du rentier. Pendant ce temps, l’argent épargné continue de fructifier.
6. PERP et Madelin pour augmenter son pouvoir d’achat à la retraite
En plaçant votre épargne dans le Perp et le Madelin, vous bénéficierez également d’une fiscalité avantageuse. La totalité des réductions d’impôt et autres avantages fiscaux étant plafonnés à 10 000 euros par foyer fiscal. Ce qui limite considérablement votre recours. Par contre, l’avantage fiscal relatif aux versements annuels sur un Perp ou un Madelin n’est pas compris dans cette enveloppe. En effectuant des versements sur ces contrats, cela réduira votre revenu imposable. Par conséquent, l’impôt à payer diminuera (baisse de la base de calcul). Cet avantage est particulièrement avantageux pour les ménages imposés à haute tranche.
7. Repousser la date de son départ à la retraite
Vous pourrez alors faire valoir vos droits à la retraite avec la surcote. En effet, chaque trimestre civil validé au-delà de l’âge légal pour le taux plein, vous donne droit à une majoration de 1,25 %. Ce qui constitue un gain pérenne et viager. Plus encore, la surcote vous permet de gagner des points dans les régimes complémentaires (Agirc et Arrco pour les salariés du privé, Ircantec pour les contractuels de la fonction publique, RSI pour les artisans ou les commerçants, etc.). Ce qui représente un avantage non négligeable. En effet, cela contribue à valoriser les pensions de retraites complémentaires à percevoir.
8. Dynamiser ses placements grâce au Perco
L’épargne investie dans un Perco est placée sur des fonds communs de placements entreprise (FCPE). La performance de ces derniers dépend de l’évolution des marchés. Par contre, ces supports sont davantage utilisés pour des horizons d’investissement à court terme. Pourtant, les Perco eux sont investis à long terme, il s’agit donc d’une allocation d’actifs qui ne rapportera pas beaucoup aujourd’hui. En revanche, la loi Macron, a pour but de booster l’épargne des Perco vers le financement de l’économie réelle. Cela passe par un investissement sur des supports d’actions plus rémunérateurs à longue échéance.
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9. Investissement locatif pour booster votre pouvoir d’achat à la retraite
En ayant recours à un crédit immobilier, vous pouvez financer 100 % de votre projet d’investissement locatif. Ensuite, les loyers perçus (indexés sur l’inflation) vous assureront un revenu régulier à la retraite. Sans compter que vous pouvez revendre et générer une plus-value. L’investissement locatif est également un puissant outil de défiscalisation. Il contribue donc à accroître votre pouvoir d’achat. Le risque majeur étant toutefois celui de la gestion que cet investissement représente (loyers impayés entre autres).
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