Le gouvernement en place envisage une réforme du système de retraite en France. Cette nouvelle réforme vise à instaurer un système de retraite universel. Elle se propose notamment de calculer le montant de la retraite de la même manière pour tous les régimes. Découvrez dans cet article pourquoi le système de retraite en France interpelle.
Sommaire
Le système de retraite en France : Pourquoi est-ce qu’il interpelle
1. Système de financement des retraites
Dans l’actuel régime, il existe 2 systèmes de financement des retraites : le système par répartition et le système par capitalisation. Le système par capitalisation privé contraint les travailleurs à financer leur retraite par eux-mêmes. Ainsi, ces personnes épargnent tout au long de leur vie pour assurer leur retraite. Ce qui veut dire que tant qu’une personne n’aura pas cumulé suffisamment d’argent pour assurer son niveau de vie pendant la retraite, elle ne peut pas envisager de cesser de travailler.
L’argent ainsi épargné n’est pas disponible. Au contraire, il est placé sur des fonds dits de pension ou de retraite. Ces genres de placements de retraite sont certes rémunérés, mais ils sont très risqués. Il peut arriver que vous perdiez une partie importante de votre retraite ainsi placée.
Le système par répartition quant à lui est un mode de financement des retraites adopté par la France. Ainsi, chaque personne active verse chaque mois des cotisations. Celles-ci serviront au financement des pensions de retraite des personnes présentement retraitées.
Le modèle de financement des retraites par capitalisation apparaît logique puisque chaque personne devient responsable de la préparation de sa retraite. Par ailleurs, elle s’adapte bien à la situation démographique de la France actuellement. En effet, celle-ci est caractérisée par une population inactive en pleine croissance par opposition à une population active en baisse. Un système de retraite en France, axé sur la capitalisation (épargner) pour sa propre retraite apparaît comme un moyen de contenir le problème.
Cependant, le problème se posera pour la retraite de certaines personnes. Il s’agit :
- Des personnes fragiles : Il s’agit là de la situation des mères au foyer, les personnes atteintes de maladies mentales ou physiques, les veufs et les veuves, etc.
- Des personnes ayant vécu de longues périodes de chômage, cumulé les CDD, les contrats saisonniers ou tout autre parcours atypique lié aux aléas de la vie.
Le système des retraites par répartition quant à lui tient compte de ces personnes en situation de fragilité. Aussi, il est qualifié de régime de retraite solidaire.
Cliquez ici pour accéder au Guide sur l’assurance vie
2. Retraites de base et retraites complémentaires
Les salariés du secteur privé doivent obligatoirement cotiser à un régime de base et à un régime de retraite complémentaire. L’organisme chargé de collecter les cotisations pour la retraite de base est l’URSSAF. L’Arrco et l’Agirc quant à eux gèrent les cotisations pour les retraites complémentaires.
En effet, tous les salariés (cadres inclus) sont affiliés à une institution Arrco sur la base des plafonds définis par la sécurité sociale. Seuls les cadres sont affiliés à une institution Agirc pour la partie supérieure de ces plafonds. Ce qui ne sera plus le cas dans la nouvelle réforme du système de retraite en France de 2019.
De plus, le salarié ainsi que l’employeur doivent payer les cotisations de régime de retraite complémentaire. Ces cotisations sont calculées sur la base du régime d’affiliation de retraite complémentaire selon des pourcentages déterminés par la sécurité sociale. En contrepartie des cotisations prélevées sur les salaires et de celles versées par les employeurs, l’assuré gagne des points de retraite. Vous devez cumuler un nombre de points bien déterminé qui servira à définir votre retraite complémentaire.
3. La nécessité de réformer le système de retraite en France
Le gouvernement explique la nécessité de procéder à une réforme du système de retraite en France par : les enjeux démographiques, la nécessité d’équilibrer le budget, l’augmentation de l’espérance de vie, etc.
En effet, les chiffres fournis par le gouvernement révèlent que le système de retraite en France ne permet pas actuellement de financer plus de 8 pensions sur 10. Ce qui engendre un déficit public. Avec les récentes crises économiques que traversent de nombreux pays, les gouvernements sont forcés de réviser leurs dépenses. Pour ce faire, il est important de cesser de vivre au-delà des moyens présents et de travailler à trouver un équilibre budgétaire adéquat.
4. Les modalités de la réforme de retraite en France
Afin de financer les retraites, le gouvernement a donc décidé de rehausser l’âge de départ à la retraite. Aussi, l’assemblée a récemment voté pour la fin de la retraite à 62 ans. L’effort supplémentaire exigé sera compensé par la prise en considération de certains éléments tels que : la pénibilité du travail, la maternité pour les femmes, le travail des seniors, les longues carrières au sein des entreprises, etc. Ces divers éléments permettront de gagner quelques trimestres de cotisations de retraite ou de voir votre décote limitée.
Avec la fusion de Agirc-Arrco sous l’horizon 2019, on va assister à une réforme du système de retraite en France. Cette réforme se répercutera sur les salariés et les cadres. Que prévoit le régime actuel et qu’est-ce qui changera avec la réforme ?
1. L’âge de la retraite et la réforme du système de retraite en France
Situation présente
L’âge de la retraite est présentement fixé à 62 ans pour les salariés sans exception, nés à partir de 1955. Toutefois, il est possible d’obtenir sa retraite plus tôt dans certains cas :
- Longues années de travail : Pour les personnes dont la carrière professionnelle a débuté avant 20 ans.
- Travailleurs handicapés
- Personnes effectuant un travail reconnu comme étant pénible : dans ce cas, vous pouvez capitaliser des points « pénibilité » qui seront convertis en trimestre.
Retenez toutefois que partir à la retraite à 62 ans ne donne pas forcément droit à une retraite à plein taux. Aussi, vous devez également tenir compte du nombre de trimestres cotisés et validés. En revanche, la retraite à plein taux est automatique pour les personnes qui se retirent à 67 ans. Cela, même si elles ne totalisent pas le nombre de trimestres exigés.
Le projet de réforme de la retraite
Ce projet prévoit de maintenir l’âge de la retraite à 62 ans. Toutefois, le montant de la pension encourage les salariés à travailler plus longtemps s’ils veulent gagner davantage. Ainsi, dès le 1er Janvier 2019, tous les salariés et cadres nés à partir de 1957 et prenant leur retraite à taux plein se verront appliquer un coefficient de solidarité. Celui-ci est de 10 % par an et ce pendant 3 ans sur leur retraite complémentaire Agirc-Arrco. C’est ce qu’on a appelé le système malus. Il n’est pas prévu qu’il s’applique également à la retraite de base.
A lire : Placer son argent : 7 principes de l’investissement
Le but de ce coefficient de solidarité étant en fait d’augmenter la durée de travail des salariés. En contrepartie, un coefficient de majoration est prévu pendant un an pour les personnes justifiant de 8 trimestres de surcroît aux conditions du plein taux. Le taux de ce coefficient est de 10 % (20 % pour 12 trimestres additionnels cumulés et 30 % pour 16 trimestres).
De plus, avec la fusion agirc-arrco (le 1er janvier 2019), le montant de la pension des cadres diminuera, puisqu’ils ne cotiseront plus pour l’Argic. Ils perdront donc les 120 points de retraite complémentaire au titre de la Garantie Minimale de Points (GMP).
En outre, le nombre de trimestres pour bénéficier de la retraite de base à taux plein passe à 172 (contre 166 avant), d’après votre année de naissance. Une retraite anticipée vous coûtera une décote de 0,625 % par trimestre manquant sur votre retraite de base.
2. Combien de trimestres pour valider la retraite à taux plein ?
Situation présente
Dans le système de retraite en France actuel, pour valider sa retraite à taux plein à 62 ans, vous devez cumuler un certain nombre de trimestres. En fonction de l’année de naissance, il est de :
- 166 trimestres pour les salariés nés entre 1955 et 1957
- 167 trimestres pour les salariés nés entre 1958 et 1960
- 168 trimestres pour les salariés nés entre 1961 et 1963
- 169 trimestres pour les salariés nés entre 1964 et 1966
- 170 trimestres pour les salariés nés entre 1967 et 1969
- 171 trimestres pour les salariés nés entre 1970 et 1972
- 172 trimestres pour les salariés nés en 1973 et au dessus.
A défaut de réunir cette condition de trimestres, deux choix s’offrent alors à vous :
- Continuer à travailler après 62 ans pour valider les semestres manquants et obtenir le taux plein. Notez que vous le validerez d’office à 67 ans, même si le nombre de trimestres reste incomplet.
- Prendre votre retraite et subir une décote de 0,625 par trimestre manquant. Ainsi, un salarié né en 1955 à qui il manque 5 trimestres pour valider le taux plein verra sa pension subir la décote suivante : 50 % – (0,625 x 5) = 46,97 %.
Notez également que certaines périodes sont comptabilisées et permettent de valider des trimestres pour la retraite. C’est le cas notamment de : chômage, service national, stages, congés maternité, paternité etc. Une retraite validée à taux plein donne droit à 50 % du salaire moyen des 25 meilleures années des salaires dans le privé. Pour la fonction publique, il correspond à la moyenne des 6 derniers mois (primes comprises).
Cliquez ici pour accéder au Guide sur l’assurance vie
Le projet de réforme de la retraite
La réforme du système de retraite en France prévoit de mettre en place un compte sur lequel sera enregistré les cotisations versées par chaque salarié. De cette façon, lors de son départ à la retraite, le salarié percevra le capital cotisé et la pénibilité sera prise en considération. Sont concernés par cette mesure, les 42 régimes (de base et complémentaires obligatoires) du secteur privé ou public. On assistera alors à un regroupement sous un régime unique.
La conséquence de cette réforme du système de retraite en France est que la validation par trimestre n’aura plus cours. En effet, la validation du taux plein se fera sur la base de points comme pour le calcul des retraites complémentaires. L’objectif du projet étant d’emmener les assurés à cotiser dans la limite de 120 000 euros brut annuels de revenus d’activité. Ce qui correspond au triple du plafond de la sécurité sociale.
Le montant de la pension de retraite étant calculé d’après les 25 meilleures années (6 derniers mois pour les fonctionnaires) serait alors calculé sur la carrière professionnelle. Cette réforme remet en cause l’âge légal de 62 ans pour la retraite. Elle oblige ainsi les salariés à prolonger leurs années d’activité afin de pouvoir bénéficier d’une retraite décente. Ce qui a pour effet d’annuler la notion de retraite à taux plein.
3. Quel taux de cotisation vieillesse pour valider un trimestre ?
Situation présente
Présentement, pour valider un trimestre, il vous est demandé de cotiser un revenu trimestriel d’au moins 150 SMIC (200 SMIC horaires bruts avant 2014) horaires bruts. Ce qui correspond à un montant de 1 482 euros par trimestre, soit 494,00 euros bruts par mois. Vous devez donc suffisamment cotiser.
Le taux de cotisation vieillesse concerne surtout les travailleurs précaires dont les salaires bas rendent la validation des trimestres plus difficile. Il concerne également les assurés qui travaillent à mi-temps ou prennent des congés sabbatiques dont la durée légale est comprise entre 6 et 11 mois. Dans le dernier cas, il vaut mieux répartir le congé sabbatique sur au moins 2 ans. De cette façon, vous pourrez cotiser à l’assurance vieillesse sur 150 SMIC horaires bruts sur l’année.
Par ailleurs, les périodes non travaillées et payées (dites assimilées) permettent de valider des trimestres. Vous bénéficiez également des majorations par trimestre. Sachez également que ce n’est pas la durée du travail qui permet de valider un trimestre, mais plutôt le montant minimum du salaire brut soumis à la cotisation.
Le projet de réforme de la retraite
La réforme du système de retraite en France s’inspire de la méthode en vigueur en suède. Ce qui se traduit par le fait que la cotisation relative au financement des retraites publiques sera suspendue. De plus, le montant des pensions diminuera avec l’augmentation du nombre de retraités.
Les cotisations salariales quant à elles restent de l’ordre de 28 %. La hausse de la CSG de 1.7 a également des répercussion sur les retraités.
J’espère que cet article vous aura été utile. N’hésitez pas à partager dans les commentaires votre avis sur la réforme du système des retraites. A très vite et au prochain billet !
Laisser un commentaire