La zone Euro est passée en taux d’intérêts négatifs et, lors d’une interview sur RTL en novembre 2019, Christine Lagarde laissait clairement entendre que ça risque de durer.
Depuis fin 2019, il y a hors de France, mais en Europe, certaines banques qui proposent à leurs clients des taux d’intérêt négatifs !
Pour un emprunteur c’est évidemment une offre alléchante, même s’il peut être difficile de croire qu’on puisse payer une personne pour emprunter.
Les épargnants eux font triste mine puisque leurs dépôts leur coutent de l’argent au lieu de leur rapporter.
Dans cette situation inédite (ça n’est jamais arrivé dans l’histoire économique) quelles sont les conséquences pour votre patrimoine et comment pouvez-vous vous en protéger ?
Je vous donne quelques réponses et pistes de réflexion.
Sommaire
Mieux comprendre le taux d’intérêt
Le taux d’intérêt intervient dans la relation entre un emprunteur et un prêteur. Il est en quelque sorte le prix de l’argent que l’emprunteur a crédité auprès d’un prêteur.
Dans le cadre de l’épargne, c’est le prix de l’argent qu’une personne possède, mais qu’elle emprunte pendant un certain temps.
À vrai dire, le taux d’intérêt s’utilise pour mesurer la rentabilité du prêt pour le prêteur et son coût pour celui qui emprunte. Il s’exprime en pourcentage puisque c’est le rapport entre le capital emprunté et son intérêt pour une durée déterminée.
Dans le cadre d’un emprunt, le taux d’intérêt est calculé sur l’année. Les modalités de calcul dépendent de l’organisme prêteur. Néanmoins, l’emprunteur doit prendre le temps de bien comparer les taux d’intérêts obtenus avec les mêmes méthodes de calcul.
Lorsqu’une personne prête son argent à une autre, elle lui permet d’anticiper ses revenus futurs. Tel est par exemple le cas quand un emprunteur décide de demander un crédit pour financer les rénovations de sa maison. Il peut épargner pour réaliser les travaux, et donc attendre que la somme soit atteinte. Il pourra également recourir à l’emprunt et disposer d’un cash immédiatement. Dans ce cas, le taux d’intérêt du prêt représente le prix de l’argent mis à disposition de l’emprunteur au moment où il ne pouvait pas encore financer les travaux lui-même.
Du côté du prêteur, le taux d’intérêt va représenter une abstinence financière. Puisqu’il a renoncé à utiliser son argent, le prêteur sera rémunéré pour la durée du remboursement. En général, plus son délai d’abstinence est long, plus sa rémunération (taux d’intérêt) sera conséquente.
Il n’y a pas qu’un seul taux d’intérêt.
En effet, il existe toute une panoplie de taux. Ils varient en fonction des prêts et des emprunts. Le taux de base bancaire et les taux directeurs de la Banque Centrale sont également pris en compte. De manière générale, les taux sont classés en fonction de leur calcul et de l’existence ou non d’inflation.
Il existe par exemple des taux d’intérêt simples. Ils concernent les intérêts des prêts qui sont versés à la fin de la période de remboursement. Il y a également des taux d’intérêts composés. Ce sont des taux ajoutés à la fin de chaque période de calcul. Dans ce cas, on dit que les intérêts sont capitalisés.
Qu’est-ce qu’on entend par taux négatif ?
Quand une personne emprunte de l’argent, elle doit rembourser le capital emprunté avec les intérêts. La plupart du temps, ces taux d’intérêts alourdissent la somme initialement empruntée, car ce sont des taux positifs.
Dans le cadre d’un contrat de prêt avec un taux négatif, le système est différent. En effet, le débiteur va rembourser moins que ce qu’il a emprunté auprès de son débiteur.
Mais comment cela est-il possible ?
Pour les non-connaisseurs, cela pourrait s’apparenter à une arnaque.
Pourtant, la situation est bien réelle. D’ailleurs, elle est justifiée par des paramètres macro-économiques.
Afin de soutenir l’économie nationale, les banques centrales mettent en place une politique d’assouplissement monétaire. Celle-ci se traduit par une diminution des taux directeurs et des taux de dépôt.
Pour rappel, les taux directeurs servent de base pour fixer le taux du marché interbancaire. Concrètement, ce sont les taux appliqués quand les banques font un prêt entre elles.
Le taux de dépôt fait quant à lui référence aux intérêts perçus par les banques si elles placent leur capital dans les coffres de la Banque centrale. Si ce dépôt est négatif, la banque sort alors perdante en plaçant son argent dans ces coffres.
En septembre 2019, la BCE (Banque Centrale Européenne) a récemment annoncé une baisse de -0,50 % du taux de dépôt. Il va continuer à diminuer jusqu’à ce que les perspectives d’inflation soient convergentes.
Cette réduction du taux de dépôt devrait alors inciter les banques à utiliser leur capital. Évidemment, il n’existe qu’un moyen de le faire, c’est d’octroyer des prêts aux ménages et aux entreprises. Pour ne pas sortir perdantes, les banques préfèrent alors prêter leurs argents à leurs clients, même s’il faut les rémunérer. C’est là que le concept de taux négatif est né.
Taux d’intérêt négatif, comment l’expliquer ?
La première explication des taux d’intérêt négatifs est liée aux politiques monétaires expansionnistes. Les banques ont tendance à faire baisser de plus en plus les intérêts.
La crise financière mondiale de 2008 n’a pas amélioré les choses. En effet, la FED (Federal Reserve System) des USA a établi une politique monétaire non conventionnelle. Celle-ci a pour objectif d’acquérir les titres de dette publique sur le circuit obligataire.
Ce choix s’explique par un désir de faire baisser les taux sur le moyen et long terme. Il vise également à faire ressortir des gains de capital à l’endroit des investisseurs en bourse.
Cette politique a comme finalité une relance de l’économie américaine. Jusqu’en 2014, la FED a mis en place trois programmes d’assouplissement quantitatif. Les autres pays comme la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon et la BCE ont également suivi cette route. Pour le cas de la banque centrale européenne, l’assouplissement quantitatif s’est élevé à 1 700 milliards d’euros. En parallèle, les banques centrales des autres pays développés ont baissé leur taux d’intérêt principal. Cela leur permet d’offrir un financement aux banques commerciales.
Ces programmes d’assouplissement quantitatif ne sont pas sans effet sur la politique monétaire. Au contraire, ils ont impacté le marché financier mondial. La principale conséquence est le déversement de liquidités conséquentes sur les marchés financiers. Les investisseurs ayant bénéficié des liquidités en échange des titres se sont alors mis à la recherche d’alternatives pour investir. Si une partie des liquidités ont été recyclées dans l’économie, la plus conséquente est restée sur les marchés financiers obligataires et actions. Cela a provoqué une augmentation spectaculaire des bourses.
Les programmes d’assouplissement ont également eu un impact sur les taux d’intérêt à court, moyen et long terme. Tous les taux d’intérêt ont en effet connu une baisse. Par ailleurs, l’achat d’actifs par les banques centrales a eu un impact sur l’offre et la demande des titres souverains. Un déséquilibre s’est alors installé.
Dans la Zone Euro, les taux négatifs ont été provoqués par l’assouplissement quantitatif de la BCE. En effet, ce programme a accru les capitaux disponibles sur les marchés financiers européens. De plus, il a fait baisser les perspectives de placement en titres obligataires de la Zone Euro. On est arrivé à un « effet rareté ». Le contexte du marché n’a d’ailleurs pas été favorable. Les investisseurs internationaux détiennent d’importants volumes de liquidités tandis que les taux d’intérêt sont bas. Au final, les anticipations d’inflation de plus en plus basse ont provoqué l’apparition de taux négatifs.
Taux négatifs, les investisseurs se ruent vers l’immobilier et les actions
L’immobilier et les actions ont la côte
Les taux négatifs impactent les investissements immobiliers et les actions. Face à ces taux négatifs, les très gros investisseurs, ou les institutionnels, ont deux choix. Ils peuvent directement investir en Dollars. Dans ce cas, la croissance est assez importante et les taux positifs. Ils peuvent également rester sur l’Euro s’ils sont dans l’impossibilité de passer aux dollars.
Les investisseurs désirant rester en Euros, mais étant en quête de rendement, peuvent se tourner vers l’immobilier. Celui-ci reste intéressant puisqu’il permet de percevoir des loyers. Les actions sont également une bonne alternative puisqu’elles procurent des dividendes.
Si ces deux classes d’actifs garantissent des rendements positifs, ce n’est pas toujours le cas pour les obligations. C’est pourquoi l’immobilier et les actions sont dits sécuritaires quand les Etats européens affichent des taux négatifs.
Sur le marché, les demandes en termes d’actions et d’immobilier sont alors en hausse. Les institutionnels restés en Euros se ruent vers ces classes d’actifs. Comme la demande va s’accroitre, les prix risquent aussi d’augmenter jusqu’à ce que les taux d’intérêts de la BCE redeviennent positifs.
Mais Christine Lagarde disait, il y a quelques semaines sur RTL, que la BCE favoriserait le travail plutôt que l’épargne. « On sera plus content d’avoir un emploi plutôt que d’avoir une épargne protégée », a-t-elle assuré.
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Tous ceux qui ont des fonds en euros ont alors intérêt à choisir une autre solution de placement, et vite !
Plus de vigilance pour les placements financiers en cas de taux négatifs
Compte tenu des taux négatifs en 2019, le rendement des enveloppes d’actifs disposant d’un certain ratio d’obligations s’essouffle à nouveau.
Tel est le cas pour les fonds euros de l’assurance-vie. Pour rappel, les fonds euros comprennent principalement des obligations d’Etats Européens.
La baisse des taux et leur tendance négative impacte également les livrets bancaires (réglementés ou non) par une baisse de leurs rendements. Ensuite, la politique des taux négatifs peut pénaliser les banques. En effet, leurs marges sont réduites alors qu’elles doivent assurer des taux positifs pour les fonds et placements bénéficiant de revenus garantis ou de garanties de capital plus possible à tenir.
Les effets des taux négatifs
Les taux d’intérêts négatifs impactent l’économie. Pour les emprunteurs, ces taux constituent une aubaine puisqu’ils peuvent renégocier leur dette. Il est tout aussi possible de refinancer les crédits avec un taux inférieur.
Concrètement, les taux négatifs incitent à faire plus de dépenses pour les ménages. Pour les sociétés, ils constituent une alternative intéressante pour investir et donc booster l’économie. Economiquement parlant, l’application des taux négatifs peut être intéressante.
Sous réserve que ces taux négatifs arrivent jusqu’aux clients finaux que sont les ménages emprunteurs et sociétés emprunteuses ce qui n’était pas encore le cas en France début 2020.
Par ailleurs, les taux d’intérêt négatifs restent une alternative efficace pour supporter les marchés actions. Les banques centrales visent clairement cet objectif en fournissant du capital pas cher aux marchés financiers.
Sur le long terme, cette politique présente cependant des inconvénients.
Si la situation de taux négatifs s’étale sur une longue période, elle peut provoquer des dépenses inutiles ou mauvais investissements ce qui est pénalisant pour le tissu économique.
Les investisseurs obligataires peuvent aussi être amenés à réaliser plus de placements sur des marchés actions. Leur but sera de profiter de rendement positifs mais le risque est de perdre de vue la rationalité de la valorisation. Les marchés seraient alors in fine surévalués avec un risque d’éclatement de bulle et de crise.
Les taux négatifs dans la zone euro
Le taux négatif n’est pas encore effectif en France. En effet, pour le moment, il n’existe que le prêt à taux zéro à pouvoir être appliqué sous certaines conditions.
Les prêts et placements à taux négatifs ne sont pas encore en place.
Pour l’heure, la Banque de France n’est pas encore prête à adopter les taux négatifs. Elle a peur des conséquences que cela pourrait avoir. Les taux négatifs peuvent être source de panique chez les épargnants. Et la Banque de France a bien raison sur ce point.
Le problème des taux négatifs concerne également l’Europe.
La BCE est en effet limitée dans son action puisqu’elle ne peut que faire varier les taux et battre monnaie.
Au niveau européen, une solution possible est la stimulation de la croissance. Mais cette voix a déjà é utilisée et surendettement des pays ne leur permet plus d’alimenter ce type de politique et les mets en risque face à toute hausse du taux.
Pour éviter un retour au monnaies nationales, la BCE n’a pas vraiment d’autre choix que de baisser les taux sous zéro pour aider les pays Européens à réduire leur dette.
Il y a donc fort à parier que les taux en Europe sont partis pour rester négatifs un bon moment.
Il faut très certainement s’attendre même à des taux très négatifs car plus les taux sont négatifs et plus vite les Etats Européens se désendettent puisqu’ils doivent rembourser leur dette moins l’intérêt (au lieu de l’inverse en temps normal).
Début 2020, la France préfère laisser ses partenaires européens expérimenter les taux négatifs.
On a vu ainsi l’Allemagne autoriser les taux négatifs avec des banques commerciales qui se lancent dans les taux négatifs. En novembre 2019, une banque coopérative a appliqué un taux d’intérêt négatif à ses épargnants. Cela s’est appliqué dès le premier centime d’euro déposé. En Allemagne, actuellement, une banque sur quatre utilise les taux négatifs. Cette politique ne concerne cependant pas les comptes à vue et seulement les comptes de placements.
Quelles mesures devez-vous prendre pour votre épargne et votre retraite ?
Nous français nous avons été habitués aux placements « sans risques » à capital garantis. Aujourd’hui 80% de l’épargne financière des français est en contrat d’assurance-vie sur des fonds Euros.
Mais comme vous le constatez les temps changent et le capital d’un fonds euros ne peut pas rester garanti étant donné le contexte de taux négatifs.
La loi Sapin II permet en plus à l’Etat de ne pas rembourser crédits ou de ne pas payer ses intérêts si besoin. Mais s’il ne le fait pas ce sont les fonds euros qui seront impactés.
Si vous faites partie des épargnants qui ont beaucoup en liquidités (livrets divers, assurance-vie en fonds euros, comptes à terme, il est urgent pour vous de changer de stratégie !
Vous êtes aujourd’hui sur des placements devenus très risqués.
Sortir des livrets et fonds euros oui mais pour faire quoi.
Au niveau Européen, les taux négatifs rendent très intéressants les actifs tangibles de rendement (actions et immobiliers).
Comme ils permettent de percevoir un revenu, et qu’ils sont en quantité limitée, leur prix va augmenter et le risque est faible dans un marché où la demande est soutenue.
Même des actifs qui ne produisent pas de revenu, comme les matières premières, deviennent des placements intéressants.
Mixer tout cela n’est pas facile pour un non spécialiste et c’est face à ce constat que j’ai décidé en 2018 de partager ma meilleure stratégie de placement assurance-vie à haut rendement et faible risque.
C’est une stratégie qui s’adapte au marché et se positionne avec succès sur les actifs les plus porteurs du moment : actions, immobilier, obligations mondiales, dettes émergentes…
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