Le comparatif assurance-vie des rendements 2018 des différents contrats présente des taux de plus en plus bas. L’assurance-vie comptait plus de 1 701 milliards d’euros d’encours en octobre 2018. Cela s’explique par le fait que cette enveloppe contient un produit performant : le fonds en euros.
En effet, ce dernier est bien plus rentable que les autres placements sécuritaires tels que le livret A ou le PEL. Ainsi, bien que les rendements des contrats assurance-vie soient à la baisse, les français continuent de les préférer aux autres supports. Qu’est-ce qui explique la diminution ou l’instabilité des performances ? Découvrez dans cet article, le classement 2019 des meilleurs taux, un comparatif des rendements ainsi que les perspectives pour l’année 2019.
Sommaire
Comparatif assurance-vie : combien a rapporté votre contrat en 2018
L’assurance-vie demeure le placement le plus apprécié des français. Comme chaque année, les assureurs dévoilent les performances réalisées par leurs contrats de l’année précédente. Les publications de l’année 2018 sont actuellement en cours. Toutefois, on sait d’ores et déjà que ces performances sont à la baisse.
1. Assurance-vie : comment ça marche ?
Un contrat d’assurance-vie lie le souscripteur à son assureur. Ce dernier perçoit des primes de la part du contractant. En contrepartie, il s’engage à reverser une somme d’argent, sous forme de rente ou de capital à une ou plusieurs personnes. Le taux de l’assurance-vie dépend du support (fonds euros ou unités de compte) que vous avez choisi. Vous avez également le choix entre 3 types de contrat : un contrat en cas de vie, un contrat en cas de décès ou un contrat vie et décès. En outre, vous disposez de 30 jours à compter de la date de signature du contrat pour revenir sur votre décision.
Le meilleur contrat d’assurance-vie est celui qui répond au mieux à vos objectifs. Si vous désirez vous constituer un capital pour vos projets personnels, vous pouvez souscrire un contrat sur votre propre vie. Cependant, si vous désirez assurer des moyens financiers à votre conjoint(e), un contrat risque décès est plus adapté. L’enjeu majeur consiste à trouver le meilleur rapport entre primes versées et frais des prestations fournies.
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2. Comparatif assurance-vie
Il n’est pas facile pour les assureurs de rémunérer grassement les contrats d’assurance en fond euros à capital garanti. Le rendement moyen net s’élevait à 1,8 % en 2017 d’après la Fédération française des assurances (FFA). Ce qui correspond à une performance de 0,521 % après les prélèvements sociaux (15,5 %) et l’inflation (1 % en 2017). La majorité des assureurs publient les taux de rendement de leurs contrats d’assurance-vie de l’année précédente au début de l’année en cours.
La Fédération française de l’assurance (FFA), annonce un taux moyen des fonds euros à 1,60 % pour l’année 2018. Une moyenne qui constitue la rémunération nette de frais de gestion. Sans pour autant inclure les prélèvements sociaux et fiscaux. Bien que peu d’observateurs se risquent à communiquer une valeur chiffrée, beaucoup sont d’accord pour une baisse modérée. Cela, dans les mêmes proportions que l’année 2017.
La moyenne des contrats standards
Un écart de 0,20 point pourrait s’appliquer sur tous les contrats standards. D’après Good value for money, le rendement moyen des contrats d’assurance-vie passera de 1,88 % (en 2017), à 1,68 % pour 2018. Pareillement, les fonds sécurisés des contrats d’assurance-vie bancaire descendront de 1,52 % à 1,32 %, selon Cyrille Chartier-Kastler. Ce dernier qui est un spécialiste du secteur prévoit en plus, une baisse importante des contrats apparaissant en premier sur les palmarès. Une stratégie financière qui leur permettrait d’éviter des collectes trop importantes.
Le fondateur de Good value for money estime également que la baisse des taux de rendement des fonds à capital garanti n’est pas terminé. Selon lui, il est possible que ces taux descendent jusqu’à l’ordre de 1,20 % à 1,30%. Et cela, de façon permanente.
Des taux à la baisse depuis l’an 2000
Selon les statistiques de la Fédération française de l’assurance (FFA), les taux de l’assurance-vie sont en baisse continue depuis l’an 2000. Bien que certains assureurs parviennent à augmenter leur rémunération, le taux moyen des fonds en euros est en baisse depuis plusieurs années. Toutefois, ces taux ont connu des périodes de stabilité entre 2001 et en 2007.
2000 : 5,3% | 2009 : 3,6% |
2001 : 5,3% | 2010 : 3,4% |
2002 : 4,8% | 2011 : 3% |
2003 : 4,5% | 2012 : 2,9% |
2004 : 4,4% | 2013 : 2,8% |
2005 : 4,2% | 2014 : 2,5% |
2006 : 4,1% | 2015 : 2,3% |
2007 : 4,1% | 2016 : 1,9% |
2008 : 4% | 2017 : 1,8% |
3. Assurance-vie : fiscalité
La durée de détention du contrat est le premier élément qui influence la fiscalité. Ainsi, en approvisionnant régulièrement votre contrat sans faire des retraits, le capital constitué sera réintégré dans votre revenu. Il sera donc imposable à la hauteur de 7,5 %.
Fiscalité de l’assurance-vie en cas de décès
Le capital (ou la rente) perçu par le bénéficiaire du contrat d’assurance-vie lors du décès du détenteur n’est pas intégré dans la succession de ce dernier. En effet, depuis 2016, les successeurs (enfants par exemple) payent les impôts sur le contrat du défunt uniquement au décès du second époux. Ils ne sont donc pas tenus de régler les droits de succession à la mort du premier souscripteur du contrat.
Fiscalité de l’assurance-vie après 70 ans
Hormis la durée de détention du contrat, l’âge du souscripteur influence également la fiscalité de l’assurance-vie. En effet, un capital inférieur à 30 500 euros est exonéré des droits de succession si les primes versées au contrat l’ont été après les 70 ans du titulaire.
Fiscalité de l’assurance-vie avant 1991
Les contrats dont le capital excède 30 500 euros et souscrits depuis le 20 novembre 1991, engendrent le paiement des droits de succession. Cela, même si les primes sont réglées après le 70ème anniversaire du souscripteur. Dans ce cas, seule la fraction supérieure à 30 500 euros sera imposée selon le barème de la succession. Notez toutefois que les intérêts capitalisés sont exonérés d’impôt.
Fiscalité de l’assurance-vie après 8 ans
Au-delà de 8 ans, les intérêts perçus dans le cadre d’une assurance-vie sont soumis aux prélèvements sociaux. Le taux de prélèvement dépend de la date de souscription. Lorsque vous effectuez un rachat de l’assurance-vie, ses intérêts sont également soumis à l’impôt. Si le rachat intervient au-delà de 8 ans, vous avez deux choix :
- Réintégrer le capital dans votre revenu imposable
- Opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire au taux de 7,5%.
La fiscalité n’intervient que si la somme est supérieure à 4 600 euros pour une personne seule. Le montant est porté à 9 200 euros pour un couple. Par contre, si la sortie intervient avant 8 ans, la somme est réintégrée au revenu imposable. Elle sera donc soumise à un prélèvement de :
- 35 % pour un retrait avant la 4ème année.
- 15 % pour un retrait entre quatre et huit ans.
Sous certaines conditions (licenciement, invalidité, etc.) vous pouvez clôturer votre contrat par anticipation sans qu’aucune imposition ne s’applique.
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Comparatif assurance-vie : meilleures performances assurance-vie 2018
Le taux de rendement diffère d’un contrat à un autre. En effectuant une recherche en ligne, vous pouvez trouver un classement des meilleurs fonds en euros dans les principaux contrats. Voici un aperçu des meilleurs fonds en euros d’après les performances des contrats.
1. Taux 2018 de l’Afer
Le fonds garanti en euros du contrat Afer affichait un taux de rendement de 3,05 % en 2015. Il se classait ainsi parmi les meilleurs du marché. En 2016, ce taux connaît une forte baisse à 2,65 % net de frais et avant les prélèvements sociaux. Ce taux passe à 2,40 % en 2017 et atteint 2,25 % en 2018.
2. Taux 2018 des assurances-vie Caisse d’Épargne
Après une baisse en 2017, les taux servis sur les contrats d’assurance-vie proposés par la Caisse d’Épargne en 2018 connaissent une augmentation. Notamment avec la nouvelle gamme de contrats d’assurance-vie assurée par BPCE Vie. L’année 2018 marque ainsi la remontée de la participation aux bénéfices versés aux souscripteurs sur les contrats Millevie :
- Millevie Essentielle : taux 2018, 1,30% (taux 2017, 1,20%, taux 2016 : 1,30%)
- Millevie Initiale : taux 2018, 1,30% (taux 2017, 1,20%, taux 2016 : 1,30%)
- Millevie Premium : taux 2018, 1,65% (taux 2017, 1,55%, taux 2016 : 1,64%)
- et enfin, le Millevie Infinie : taux 2018, 1,85% (taux 2017, 1,75%, taux 2016 : 1,80%)
3. Taux de rendement du contrat Séquoia de la Société Générale
Le taux de rendement moyen de la Société Générale (servi par Sogécap, filiale d’assurance-vie) est passé de 1,76 % en 2017 à 1,78 % en 2018. Dans le détail, le support Séquoia, principal contrat commercialisé par la Société Générale affiche un taux de 1,81 % en 2018 (idem que celui de 2017). Cela, contre 1,50 % en 2016 et 2,10 % en 2015.
Explication de la baisse des taux observée par le comparatif assurance-vie
En plus de la réalité des taux de rendement historiquement bas, la performance du fonds a été atténuée par d’autres raisons. La principale étant la constitution de nouvelles provisions financières pour soutenir les rendements futurs. En effet, les réserves financières ont été renforcées à plus de 5 % des encours en euros. Cela, contre 4,4 % en 2016 et 3,7 % en 2015.
1. Des facteurs structurels
Le capital du fonds euros est généralement entièrement garanti par l’assureur. Cependant, cette garantie a un prix. En effet, l’assureur n’est pas entièrement libre de ses mouvements et la réglementation le force à la prudence. Ainsi, près du tiers des placements des compagnies d’assurance-vie se composait d’obligations d’État ou de dettes à fin 2015 (source ACPR). Notez que les obligations (États, entreprises) représentent près de 80 % de leur portefeuille. Les actions représentent moins de 14 % et l’immobilier environ 4 %.
De plus, le fonctionnement même des fonds euros contribue à la baisse des taux de rendement. Un assureur conserve les obligations qu’il achète durant 7 ans, jusqu’à échéance. Ensuite, il doit réinvestir dans de nouvelles obligations, étant donné que les souscripteurs continuent de placer leurs avoirs dans ces contrats. L’érosion ininterrompue oblige l’assureur à racheter des obligations moins rémunératrices qu’auparavant. Aussi, les rendements du fonds euros continueront à diminuer.
En effet, chaque euro investi sur le fonds en euros actuellement contribue à la baisse de sa performance globale. On parle en ce moment de dilution du rendement.
2. Comparatif assurance-vie : impact des phénomènes conjoncturels
Le taux de l’OAT à 10 ans est resté inférieur à 1,05% durant toute l’année 2018. Les Obligations Assimilables du Trésor (OAT), sont des emprunts d’État, émis pour une durée de 2 ans minimum et 50 ans maximum. Lorsqu’on observe en détail sur des échéances plus courtes, les taux sont négatifs. Or, le flux de collectes demeure important et les assureurs sont forcés d’investir sur des placements moins rentables. On parle de PPE (Provision pour Participation aux Excédents) ou PPB (Provision pour Participation aux Bénéfices). Ainsi, les régulateurs et l’État les y incitent presque par coercition.
La loi Sapin 2 prévoit d’autoriser le HCSF à moduler les règles de l’approvisionnement des fonds en euros. Ce qui signifie que les assureurs pourraient être amenés à limiter les rendements proposés aux assurés en augmentant leurs réserves.
D’après Good Value for Money, la PPB moyenne du secteur avoisine les 3,58 % des encours à fin 2017. Ce qui correspond au rendement de plus d’une année. C’est ce qui explique que les taux de rendement servis aux assurés cette année soient inférieurs à ceux de l’année précédente. Cependant, ce mouvement a pu être limité pour certains assureurs en 2017, grâce à la bonne tenue des marchés boursiers. Ce fut également le cas en 2018 grâce à une gestion avisée avant la chute des marchés. Ce qui a favorisé la génération de plus-values sur les actions.
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3. Perspectives de rendement 2018-2019
D’après Cyrille Chartier-Kastler les baisses enregistrées en 2018 sur les marchés actions devraient diminuer le rendement brut. Ainsi, les portefeuilles des assurés verront les taux passer de 3,15 % en 2017 à 2,85 %. La société PAIR Conseil quant à elle anticipe un taux moyen entre 1,60 et 1,80% en 2018.
De son côté, Bernard Le Bras, Président du directoire de Suravenir, filiale du Crédit Mutuel Arkéa, prévoit une stabilité des taux moyens servis en 2018. Il anticipe également de moindres mises en réserve par rapport à 2017, pour préserver la performance des fonds en euros. Dans ce contexte, on pourra observer un regain d’inflation et un possible détachement des français pour les placements investis en action.
Cyrille Chartier-Kastler met également l’accent sur la difficulté des assureurs à pouvoir réinvestir leurs obligations arrivées à terme. Avec le contexte des taux bas et le rythme de mise en réserve (de 0,40 % à 0,50 %), la PPB atteindra environ 4 % à fin 2018 selon ses estimations.
Pour ce qui concerne l’année 2019, Gilles Ulrich (président du directoire du Conservateur) la compression des taux est appelée à se prolonger durant plusieurs années. Il prévoit de longues années de baisse avant de voir une éventuelle remontée.
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